05 mai 2024

Un jeune trafiquant coupable

Un jeune trafiquant de drogues de la MRC de Bellechasse a reconnu sa culpabilité à plusieurs chefs d’accusation le jeudi 18 avril dernier au Palais de justice de Montmagny. Celui qui pensait ainsi interrompre prématurément sa thérapie fermée pour traiter ses problèmes de dépendance a plutôt été rabroué par le tribunal.

D’allure semblable à tous les autres jeunes adultes dans la vingtaine, l’accusé a pris place nerveusement dans le box des accusés lors de l’audience. Il a succinctement reconnu sa culpabilité à quatre chefs d’accusation d’une gravité indéniable, soit possession de stupéfiants en vue de trafic, conduite avec les facultés affaiblies par la drogue, prise de véhicule sans consentement et bris de probation.

Les événements ayant mené à l’arrestation du jeune délinquant traduisent sa grande insouciance envers la sécurité du public. En novembre 2023, en pleine heure de pointe, une policière en civil circule sur la route 279 dans une municipalité de Bellechasse. Elle constate que le conducteur du véhicule devant elle, un coupé sport, se comporte de manière très erratique. Il louvoie largement et empiète entièrement sur la voie en sens inverse à plusieurs reprises, passant près de créer un face à face avec un autre véhicule. L’agente appelle ses collègues, qui l’interceptent.

Les agents de la Sûreté du Québec identifient le conducteur, qui s’avère être l’accusé dans la présente affaire. Grâce à la plaque d’immatriculation, ils identifient le propriétaire du coupé sport, lequel n’est pas le délinquant et lequel ne semble avoir aucun lien de parenté apparent avec ce dernier.

Dès leur premier contact avec le jeune adulte, les policiers constatent son état d’intoxication avancé par des stupéfiants. Il a la bouche pâteuse, de la difficulté à parler et à garder les yeux ouverts. Ils le mettent donc en état d’arrestation. Ils l’amènent au poste de police ou un agent expert en reconnaissance des drogues conclut qu’il est sous l’effet de la drogue.

Les déboires du délinquant ne s’arrêtent pas là. Les policiers trouvent sur lui un sac contenant de la poudre blanche, qui s’avère être de la cocaïne, et des outils de consommation. De plus, en effectuant une fouille de son véhicule aux fins d’inventaire suivant son arrestation, ils découvrent sur la banquette arrière en sac de sport. Celui-ci renferme 3,3 grammes de cocaïne, 14 grammes de crack, un cellulaire, de petits sacs transparents, une balance, du matériel contaminé et plusieurs centaines de dollars. De la sorte, des accusations de possession de drogue en vue de trafic sont ajoutées.

En contactant le propriétaire de coupé sport, les agents apprennent que ce dernier avait entreposé son véhicule pour l’hiver dans un endroit auquel avait accès l’accusé, qui l’a utilisé sans son autorisation, d’où l’accusation de prise de véhicule sans consentement.

Finalement, en commettant son larcin, le criminel a brisé les conditions d’une probation qu’il s’était vu imposer après avoir été déclaré coupable d’une accusation en matière de stupéfiants et de harcèlement criminel quelques mois plus tôt.

Une thérapie non complétée ?

Suivant son arrestation, l’accusé a été détenu pendant quelques semaines afin d’être autorisé à intégrer une thérapie fermée de six mois pour tenter de combattre ses problèmes de dépendance aux drogues.

Celle-ci devait être complétée en juin 2024. Il s’agissait d’un facteur atténuant important sur lequel s’appuyaient les procureurs pour proposer une peine d’emprisonnement discontinu, qui est clémente, lors de l’audience du 18 avril. Or, au grand dam de tous les acteurs présents, le délinquant a soudainement informé le tribunal qu’il ne souhaitait plus compléter sa thérapie, afin d’intégrer un emploi sans délai.

Cela a grandement déplu au magistrat, le juge Sébastien Proulx, qui lui a clairement indiqué que s’il ne complétait pas sa thérapie avec succès, il refuserait la suggestion de peine des procureurs, ce qui est très rare dans le système judiciaire canadien. Après avoir pris quelques heures de réflexion, le jeune délinquant a accepté de compléter sa thérapie. Le dossier a été remis au mois de juin pour imposition de la peine.